Isla Horvath
Kelly Pattison est l’une des personnes les plus positives avec qui j’ai parlé récemment. Je ne pense pas qu’elle serait d’accord avec moi : elle vous dirait plutôt qu’elle fait de son mieux pour passer au travers.
En ces temps incertains, Kelly doit composer avec ses douleurs causées par l’arthrite, ses espoirs déçus de s’en débarrasser, et ses craintes par rapport à l’avenir.
Cette brillante femme de 55 ans, mère de cinq enfants – dont deux jumelles de 16 ans très énergiques – vit à Stoney Creek, en Ontario. Elle a été infirmière à l’unité de pédiatrie et néonatalogie d’un hôpital achalandé du Sud-Ouest de l’Ontario pendant 26 ans, puis dans la salle d’opération d’une clinique de fertilité. Elle travaille aujourd’hui avec son conjoint, qui exploite un bureau national grouillant d’activité comptant des succursales dans tout le pays.
Kelly a commencé à ressentir des douleurs en 2016. En forme et souple, elle faisait des haltères, du vélo et de la marche ou des randonnées de 5 à 10 kilomètres de 3 à 5 fois par semaine; elle était donc consternée de ressentir des douleurs après l’exercice. À l’automne 2017, ses douleurs avaient nettement augmenté, et son amplitude diminué.
Après s’être déchiré des ligaments du genou gauche, Kelly a vu un orthopédiste. Son genou avait eu le temps de guérir avant la consultation, mais elle ressentait de fortes douleurs (elle était incapable de rester debout 5 minutes sans ressentir une douleur débilitante dans les aines); l’orthopédiste a prescrit un examen d’imagerie diagnostique de ses hanches. On lui a diagnostiqué une arthrose dégénérative modérée aux deux hanches.
Kelly a discuté des options de traitement et convenu avec son orthopédiste que, puisqu’elle était relativement jeune et que son arthrose était modérée, la chirurgie n’était pas la meilleure option. Elle a donc continué de prendre des antidouleurs. Mais Kelly voulait rester active. « Je suis coriace, explique-t-elle. J’ai persévéré malgré la douleur. Je voulais rester active; mais à l’automne 2018, j’avais tellement mal. Après une marche de tout juste 2 kilomètres, je pouvais à peine bouger. Ma hanche gauche était comme un ressort tendu : vraiment raide et douloureuse. »
L’orthopédiste de Kelly a recommandé une injection de stéroïdes et du lubrifiant pour soulager la douleur. « C’était FANTASTIQUE, raconte-t-elle. Pour la première fois depuis des mois, je pouvais m’asseoir par terre, les jambes croisées. C’était un ÉNORME progrès. »
Mais le soulagement n’a pas duré longtemps, et les injections de cortisone aux mois faisaient moins effet. Les douleurs devenaient insupportables; elles limitaient les activités quotidiennes de Kelly au strict minimum, et son sommeil était, au mieux, intermittent. Une radiographie en septembre 2019 a montré une arthrose dégénérative grave aux deux hanches. Elle avait progressé rapidement en à peine deux ans. Kelly a commencé un régime d’antidouleurs et de somnifères, y compris des opioïdes.
En janvier cette année, Kelly a vu un orthopédiste, qui lui a recommandé une arthroplastie des hanches. « J’étais emballée, dit-elle. C’était la lumière au bout du tunnel, une source d’espoir malgré la diminution de la qualité de vie. Je voulais être aussi en forme que possible pour la chirurgie, alors j’ai communiqué avec la clinique de physiothérapie qui assurerait le suivi après la chirurgie et commencé un programme avec eux une fois par semaine. Je faisais scrupuleusement mes exercices tous les jours à la maison. Je devais recevoir un appel de la préop. en juin, en vue de faire remplacer ma hanche gauche en août, puis ma hanche droite en novembre. »
Kelly a aussi été inscrite au programme GLA:DMC Canada de la Fondation, version canadienne de Good Life with osteoArthritis in Denmark (GLA:DMD), un programme de sensibilisation et d’exercices à l’intention des personnes atteintes d’arthrose, et avait donc des séances de physiothérapie trois jours par semaine. Le programme a aidé à soulager ses douleurs. De plus, pour se préparer à sa chirurgie, elle s’est inscrite au programme Connexion Ortho de la Fondation. Grâce à ce programme, elle a discuté avec une bénévole de la Fondation, Julie-Anne, une jeune femme dynamique avec des enfants, comme Kelly, qui avait dû subir une chirurgie orthopédique qui allait changer sa vie.
« Julie-Anne m’a donné espoir, poursuit Kelly. Elle avait la même mentalité que moi : on ne peut pas arrêter. Elle était passée par la chirurgie, et elle allait bien. Ça m’a donné espoir. »
Puis la COVID-19 a frappé, et les chirurgies non urgentes ont été reportées, y compris celle de Kelly : « C’est comme si la lumière au bout du tunnel s’était éteinte. » Kelly a eu peur que ses douleurs ne cessent jamais.
Comme pour les autres Canadiens et Canadiennes, la pandémie a bouleversé tous les aspects de la vie de Kelly. L’entreprise de son conjoint a changé; ses collègues ont dû travailler de la maison, et Kelly s’est adaptée à la vie sans ses collègues. Les affaires sont en baisse. Ses séances de physiothérapie du programme GLA:D Canada ont été annulées. Ses filles, qui lui donnaient un coup de main à la maison, restaient chez leur père, avec qui Kelly partage la garde, par précaution : en raison de ses rendez-vous dans des établissements de santé et des risques d’exposition au virus, ils avaient décidé que les filles seraient mieux loin de la maison de leur mère, pendant que celle-ci s’isolait physiquement. Comme tant de Canadiens et Canadiennes, Kelly se sentait isolée.
Mais Kelly a toujours été une battante, en plus d’être tenace. Elle a commencé à demander de l’aide. Elle a communiqué avec son orthopédiste, qui lui a conseillé de continuer de faire les exercices établis par son équipe de préparation à la chirurgie. Elle a aussi poursuivi les exercices du programme GLA:D afin de renforcer ses muscles.
De son côté, la Fondation a conclu une entente avec la Société de l’arthrite afin de proposer, pendant la pandémie de COVID-19, un soutien virtuel aux patients en orthopédie par l’intermédiaire de son programme de réadaptation et d’information sur l’arthrite (PRIA); Kelly a aussi communiqué avec les responsables de ce programme. Au moment de rédiger ces lignes, Kelly avait rendez-vous pour discuter avec un physiothérapeute spécialisé en arthrite et spécialement formé qui devrait lui fournir de l’information supplémentaire sur ce qu’elle peut faire pour soulager ses douleurs et se préparer à sa chirurgie éventuelle.
Kelly essaie de ne pas désespérer, même si ce n’est pas facile : « Je me sens prisonnière de mon propre corps et à la merci de la COVID-19, isolée et seule; mais j’ai l’esprit libre, actif et fort […]. Ce sont des temps très difficiles, car l’isolement physique et social engendre de la tristesse et de l’anxiété. Je dois exercer mon esprit tout autant que mes muscles et articulations. »
Donc, quand je dis que Kelly Pattison est une personne positive, je le pense vraiment. Confrontée à la douleur et aux contretemps, elle continue de chercher des réponses et du soutien : auprès de son équipe d’orthopédie du Centre des sciences de la santé de Hamilton (plus qu’excellente, selon ses dires); d’une bénévole dûment formée du programme Connexion Ortho de la Fondation qui lui a fait part de son expérience; du programme GLA:D Canada, afin de soulager ses douleurs causées par l’arthrose; et du programme virtuel de la Société de l’arthrite.
Kelly n’est pas du genre à abandonner. Elle est forte. Elle fera tout ce qu’elle peut pour passer au travers de cette période sans précédent de notre histoire et voir sa lumière au bout du tunnel, en s’efforçant de soulager ses douleurs en attendant sa chirurgie orthopédique. Souhaitons-lui la meilleure des chances.
Beaucoup de patients vivant dans la douleur ont vu leur chirurgie annulée ou reportée en raison de la pandémie de COVID-19. La Fondation offre des ressources virtuelles, des bénévoles dûment formés – par l’intermédiaire de son programme Connexion Ortho –, et l’accès à des physiothérapeutes, grâce à la Société de l’arthrite. Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec nous.