Pat Quinn est conscient de l’ironie : cet ancien joueur de la LNH était entraîneur-chef des Canucks de Vancouver et il avait du mal à marcher! Alors, patiner…
« Je demandais le meilleur de mes joueurs alors que je ne pouvais même plus être sur la patinoire, affirme Quinn. Je boitais énormément et j’étais complètement absorbé par la douleur. Elle était constante. Pas moyen de m’en débarrasser. »
Comme joueur, puis comme entraîneur, Quinn a acquis la réputation d’un dur à cuire. Et pourtant, au milieu des années 1990, sa mauvaise hanche avait eu le dessus. En 1997, incapable d’endurer plus longtemps la douleur, il a accepté de subir une arthroplastie de la hanche, réalisée par le Dr Bas Masri, orthopédiste à Vancouver.
Quinn s’est déplacé avec des béquilles pendant sept semaines, incapable de se porter sur ses jambes. Il a toutefois vu les avantages de la chirurgie sur-le-champ : « Mis à part la douleur de l’incision, qui s’est résorbée assez rapidement, la douleur lancinante était partie, explique-t-il. Le soulagement était extrêmement gratifiant. »
Il y a maintenant plus de dix ans que Quinn a subi son arthroplastie de la hanche et, depuis, les progrès médicaux et chirurgicaux sont impressionnants. « Par exemple, les personnes qui subissent une arthroplastie de la hanche peuvent aujourd’hui marcher immédiatement après », explique le Dr Masri
Quinn rappelle les progrès réalisés depuis son retour à la mobilité : « J’étais en déplacement avec les Canucks, traversant les aéroports en béquilles, incapable de me porter sur mes jambes, et je devais me faire des injections quotidiennes pour éviter les caillots postchirurgicaux. Aujourd’hui, il suffit d’une petite pilule par jour. J’ai justement parlé à un ami deux jours après son arthroplastie de la hanche, et il était déjà debout et commençait à marcher. Les progrès sont phénoménaux. »
La recherche soutenue par la Fondation Canadienne d’Orthopédie contribue en outre à stimuler de tels progrès et à améliorer les résultats obtenus par les patients.
« La recherche est essentielle à l’innovation, affirme le Dr Masri. Avant les années 1960, l’arthroplastie de la hanche n’était pas une chirurgie courante : les personnes souffrant d’arthrose devaient faire une croix sur les activités qui leur plaisaient. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et l’arthroplastie de la hanche continue d’être l’une des chirurgies ayant le taux de réussite le plus élevé. »
Bénéficiant d’une nouvelle hanche, Quinn a ensuite poursuivi sa carrière derrière le banc des Maple Leafs de Toronto, puis celui d’Équipe Canada, qui a remporté la médaille d’or en hockey masculin aux Jeux olympiques de 2002. Il est aussi devenu actionnaire des Giants de Vancouver, équipe de la Western Hockey League qui a remporté la coupe Memorial en 2007. Enfin, en 2008, il a été nommé entraîneur-chef de l’Équipe nationale junior.
En plus d’aider ses jeunes joueurs à se développer, Quinn tient compte d’autres questions importantes. Il a en effet découvert le projet Parce que vous le pouvez! de la Fondation Canadienne d’Orthopédie, dont le Dr Masri est aussi un supporteur de la première heure. Cette campagne de sensibilisation de la population fait la promotion des mesures proactives que peuvent prendre les Canadiens, dès leur plus jeune âge, afin d’améliorer la santé de leurs os et articulations, de rester actifs et de prévenir les blessures, et ce, dans le but de réduire la demande pour des interventions orthopédiques à long terme.
« C’est un message important : Renforcez la santé de vos os et articulations… parce que vous le pouvez!, déclare Quinn, aujourd’hui âgé de 65 ans. Ne soyez pas sédentaires. Pas nécessaire d’être un athlète : il suffit de trouver une activité qu’on aime et de rester actif. Il faut faire la promotion d’une vie équilibrée. »
Quinn est le premier à admettre que, quand il était jeune, il ne se souciait guère de la santé de ses os et articulations. Arrivé à la cinquantaine, il a commencé à ressentir de la douleur à la hanche et s’est dit qu’il avait probablement une blessure à l’aine, ce qui est courant chez les hockeyeurs. Toutefois, ce genre de blessures ne s’était jamais fait sentir la nuit jusqu’ici, contrairement à celle-ci, qui le réveillait. Dans son cas, la chirurgie était la solution; mais Quinn admet que l’état de nos os et articulations dépend en grande partie de nous.
« Demeurer actif et maintenir un poids santé sont deux gestes positifs et peuvent aller de pair, poursuit-il. Je suis costaud, et j’aurais probablement pu perdre quelques kilos, mais c’est là le problème : on ne peut pas bouger parce qu’on a mal et, si on ne bouge pas, on accumule les kilos. C’est un cercle vicieux et c’est frustrant. »
Le Dr Masri, chef de l’orthopédie à l’Université de la Colombie-Britannique, souligne qu’un poids supérieur à la norme (soit un indice de masse corporelle supérieur à 40) peut grandement augmenter le besoin d’une arthroplastie de la hanche ou du genou à long terme.
« Nous devons tous demeurer actifs pour garder des muscles forts, précise-t-il. Cela ne veut pas dire que vous éviterez la chirurgie, mais, si jamais vous en avez besoin, vous serez au moins dans la meilleure condition qui soit pour la subir. »
« Les gens vivent plus longtemps, affirme Quinn, mais leur objectif devrait être de rendre ces années productives en prenant soin d’eux. La satisfaction d’être libre de ses choix, sans contrainte physique, c’est ce qui rend heureux. »
« Vous ne trouvez pas qu’il serait terrible de ne pas pouvoir le faire parce qu’on n’a pas pris soin de soi?, demande-t-il. Quand on a la santé, on a tout ce qu’il nous faut. »