Arthroplastie totale de la hanche

Le trouble le plus courant touchant les hanches est l’arthrose qui entraîne l’érosion du cartilage et l’exposition de l’os sous-jacent. Les cas d’arthrose de la hanche à un stade avancé nécessitent une chirurgie.

Parmi les autres maladies susceptibles d’endommager sérieusement l’articulation de la hanche, on compte :

  • l’arthrite inflammatoire, telle que la polyarthrite rhumatoïde qui détruit activement le cartilage et l’os et
  • l’ostéonécrose, ou la mort du col et de la tête du fémur à la suite d’une perturbation de l’irrigation sanguine causée par une fracture, l’utilisation prolongée de corticostéroïdes ou l’emploi abusif d’alcool sur une longue période.

Signes et symptômes

Dans le jargon médical, l’arthrite signifie  » articulation enflammée  » et se caractérise par cinq symptômes classiques : chaleur, rougeur, enflure, raideur et douleur persistante pendant plus de six semaines. Il se peut que ces symptômes ne soient pas tous détectés étant donné que la hanche est recouverte d’épaisses couches de muscles et de graisse. Outre la présence d’une douleur sourde et de raideur, notamment le matin, les autres symptômes courants précoces sont d’intenses douleurs récurrentes à la cuisse, l’aine, les fesses ou le coccyx.

Causes

Le cartilage est un type de tissu unique en ce qu’il ne contient ni sang ni influx nerveux, ce qui relève du bon sens puisque la fonction principale du cartilage est d’absorber les chocs et de permettre à deux surfaces de se frotter l’une contre l’autre sans friction et sans douleur. Toutefois, cela signifie que le cartilage se régénère très lentement et guérit les nombreuses micro-lésions qui surviennent lors des activités quotidiennes. À mesure que nous vieillissons, le taux de régénération du cartilage ralentit encore davantage, et le taux des blessures dépasse le taux des réparations. Les principales cellules cartilagineuses, appelées chondrocytes, meurent et ne sont pas remplacées. Au final, le cartilage finit par sécher et commence à s’effriter le long des diverses lignes de faille et se fendille en surface.

Diagnostic

Votre médecin fera délicatement exécuter à votre jambe toute une gamme de mouvements pour déterminer le degré d’incapacité de votre articulation. Le diagnostic final est habituellement confirmé par une radiographie.

Traitement

À un stade précoce, l’arthrite ou l’arthrose est traitée de façon conservatrice par des techniques de prise en charge de la douleur – médicaments, massage, acupuncture, application de compresses chaudes ou froides, et divertissement – ainsi que par la physiothérapie, des exercices de renforcement et d’étirement. Lorsqu’une hanche arthritique entrave pratiquement votre mobilité ou que la douleur devient persistante, même au repos, la chirurgie se veut alors la meilleure option.

L’arthroplastie totale de hanche constitue désormais l’une des interventions les plus courantes pour restaurer la mobilité et soulager la douleur chronique. La chirurgie consiste à remplacer le col et la tête du fémur par un implant en alliage métallique. Puis au niveau du bassin, l’acétabulum est doté d’une rotule faite de plastique épais et durable qui reproduit l’effet amortisseur du cartilage. Dans la plupart des cas, les composantes sont solidement fixées à l’aide d’un ciment chirurgical spécial toutefois, les patients plus jeunes et plus actifs peuvent recevoir un implant fémoral non cimenté, qui comporte une tige poreuse afin de permettre à l’os de croître à l’intérieur de cette tige et de former un lien extrêmement résistant.

Dans les cas où le dommage cartilagineux se limite principalement à la rotule, le chirurgien pourrait opter pour une  » hémiplastie acétabulaire « , où seul l’acétabulum est remplacé par une rotule de plastique, la tête du fémur restant en place.

En règle générale, la chirurgie dure environ deux heures. Après la chirurgie, les patients sont conduits dans une salle de réveil pour y être mis en observation pendant quelques heures. Une fois les effets de l’anesthésie dissipés, les patients retournent dans leur chambre d’hôpital.

L’une des complications les plus courantes après la chirurgie est la thrombose veineuse profonde (TVP), qui peut résulter de l’immobilisation complète imposée par l’anesthésie. En général, les caillots sanguins se forment dans l’une des trois grosses veines qui irriguent la jambe de sang. Parmi les symptômes de la TVP, citons la douleur et la rougeur au niveau des muscles du mollet de la jambe atteinte, et parfois de l’enflure. Le danger de la TVP est que le caillot peut se détacher et commencer à se déplacer. Le caillot pourrait finir par se loger dans les artères principales menant aux poumons, mettant ainsi la vie en danger. Pour prévenir le problème, on demande aux patients de masser régulièrement leurs chevilles afin de faciliter la circulation sanguine. Les patients pourraient également porter des bas de contention conçus spécialement pour améliorer la circulation sanguine, ou prendre un anticoagulant pour prévenir la formation de caillots ou les dissoudre.

Le jour suivant la chirurgie, la plupart des patients ayant subi une arthroplastie totale de hanche peuvent se tenir debout ou faire quelques pas à l’aide d’une marchette ou d’un physiothérapeute. Un programme de réadaptation rigoureux commence immédiatement. Le physiothérapeute apprend au patient toute une série d’exercices destinés à rétablir la souplesse de la hanche et la force musculaire. Afin de profiter au maximum de votre nouvelle hanche, vos devriez tout mettre en œuvre pour faire vos exercices quotidiens pour les articulations, tel que prescrit par votre physiothérapeute, et ce, pendant et également après la période de rétablissement.